Discret, rigoureux, compétent. Voilà les qualificatifs qui résument le parcours de Moustapha Ben Barka, ce brillant cadre malien dont le mandat de cinq ans en tant que Vice-Président chargé des financements et investissements à la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) vient de s’achever. S’il n’a pas été reconduit, ce départ n’a rien d’un désaveu ni d’une sanction politique. Il marque plutôt la fin d’un cycle riche en engagements sincères au service de l’intégration économique sous-régionale.
Un parcours hors du commun au service du bien commun
Ce jeune quinquagénaire, formé aux meilleures écoles du Canada dans les domaines de la finance et du management, est l’archétype du cadre africain moderne : international, enraciné, engagé. Pendant cinq ans, au sein de la BOAD, il n’a cessé de porter haut les intérêts du Mali tout en consolidant le rôle stratégique de la banque dans la sous-région. Grâce à ses efforts, plusieurs projets structurants ont vu le jour dans son pays : routes, énergie, électrification rurale, aménagement agricole… autant d’investissements qui changent concrètement le quotidien des populations.
Loin des calculs politiciens, Moustapha Ben Barka a travaillé avec méthode et loyauté, comme il l’a toujours fait depuis ses premiers pas à la Banque nationale du Canada jusqu’aux fonctions gouvernementales de premier plan qu’il a assumées au Mali. Il est l’un des rares à avoir réussi la transition entre le secteur privé et le secteur public avec autant de fluidité, sans jamais renier ses valeurs.
Une valeur sûre pour l’avenir du Mali
Ministre, secrétaire général de la présidence, gestionnaire de haut vol, Ben Barka est aussi un homme de vision. À chaque poste occupé, il a fait preuve de professionnalisme et d’efficacité, sans s’embarrasser de bruit. Il a été au cœur des politiques de promotion de l’investissement privé et de l’industrie malienne, à une époque où le pays avait besoin de bâtisseurs solides. Dans l’ombre de grandes figures comme Soumeylou Boubèye Maïga, il a su imprimer une méthode, une dynamique.
Nommé en 2020 à la BOAD, il a succédé à Bassary Touré dans un contexte complexe. Pourtant, il a rapidement su gagner la confiance de ses pairs, en s’imposant par la compétence et l’engagement. Aujourd’hui, au moment où il cède la place à un autre compatriote, Abdoulaye Daffé, son bilan plaide pour lui.
Ni victime, ni oublié : une ressource à valoriser
Moustapha Ben Barka ne quitte pas la scène sur un échec. Il part fort d’une expérience précieuse, avec la reconnaissance de ses pairs et le sentiment légitime d’avoir servi avec dignité. Loin de tout soupçon de règlement de compte politique, son départ ouvre plutôt la voie à de nouvelles responsabilités où ses compétences pourraient, à nouveau, être mises au service du Mali.
Alors que le pays se cherche des repères solides pour l’après-transition, ignorer le potentiel de tels profils serait une erreur stratégique. Car c’est des hommes comme lui, rompus aux exigences du développement, que le Mali a besoin pour consolider son avenir.
Un exemple inspirant pour la jeunesse
Moustapha Ben Barka incarne aussi une certaine idée de la méritocratie. Élevé à Bamako, formé à Dakar et à Montréal, il montre que les frontières ne limitent pas les ambitions quand le travail, la discipline et l’intégrité sont au rendez-vous. Son parcours doit servir de boussole à toute une génération de jeunes africains tentés par l’abandon ou l’exil.
Marié et père de deux enfants, distingué en 2015 par le Forum économique mondial parmi les Young Global Leaders, élevé en 2018 au rang d’Officier de l’Ordre national du Mali, ce jeune africain demeure une fierté pour le continent. Il ne s’agit pas seulement de saluer un bilan, mais de rappeler à la mémoire collective que le Mali possède des talents à valoriser — et non à marginaliser.
L’heure n’est pas à l’oubli. L’heure est à la mobilisation de toutes les compétences. Et Moustapha Ben Barka est indéniablement de celles-là.